Depuis, le fameux groupe de l’Article 29, qui rassemble les principaux commissaires à la protection des données en Europe, a continué à faire pression sur Google dans ce dossier. C’est pourquoi, les représentants du moteur de recherche californien ont annoncé hier, sur le blog officiel de l’entreprise, que la durée de conservation des données personnelles des utilisateurs avant anonymisation sera désormais de 18 mois. Ainsi, Google raccourcit la durée de conservation des données personnelles à hauteur du délai le plus bas annoncé en mars dernier. Toutefois, le moteur de recherche souligne que cette politique d’anonymisation peut être remise en cause à tout moment pour satisfaire soit à la réglementation européenne soit à celle des Etats-Unis. Rappelons que la directive précitée prévoit que les Etats membres devront inclure dans leur législation une période maximale de rétention des données personnelles allant de 6 à 24 mois. « La plupart des Etats membres n’ayant pas transposé la directive, il est trop tôt pour déterminer le délai de conservation définitif » a déclaré Peter Fleischer, responsable de la vie privée chez Google dans une lettre adressée au groupe de l’Article 29. En fait, les responsables de Google ne garantissent absolument pas que leur délai de conservation des données ne sera pas prolongé jusqu’à 24 mois et ce, en raison de la possibilité pour certains Etats membres d’exiger à l’avenir une telle rétention. D’ailleurs, Fleischer n’a pas manqué de souligner la confusion régnant au sein de la législation européenne en ce domaine et appelle à plus de clarté au profit des entreprises et des individus. Enfin, les dirigeants de Google ont assuré au groupe de l’Article 29 que l’anonymisation des données est irréversible et que même ses ingénieurs ne peuvent les récupérer une fois effacées.
En définitive, Google rassure les responsables européens sans toutefois proposer des garanties solides concernant sa politique de protection de la vie privée. Cette réticence de Google illustre sans aucun doute le constat alarmant dressé par « Privacy International » qui, dans un rapport publié samedi dernier, a pointé du doigt le moteur californien en classant sa politique de protection de la vie privée parmi les pires de l’internet. Il semble d’ailleurs que la récente fusion entre Google et DoubleClick n’est pas étrangère à cette vague d’accusations. En effet, le moteur de recherche peut aujourd’hui rapprocher un nombre gigantesque de données collectées sur les internautes et dresser le comportement et les habitudes de beaucoup d’entre nous. En attendant que la Federal Trade Commission (FTC) se prononce dans cette affaire, l’Europe souhaite donc se prémunir au plus vite face à l’appétit du géant de la recherche en matière de données personnelles. Nous ne pouvons qu’espérer que le Vieux continent aura la ressource et la patiente nécessaires pour imposer ses exigences à l’une des entreprises les plus puissantes de la planète...
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