vendredi 16 mars 2007

Google s’intéresse enfin à la vie privée des internautes !

Pour beaucoup d’entre nous, Google symbolise une ascension exceptionnelle de deux jeunes thésards surfant sur le haut de la vague technologique du début du XXIe siècle tout autant que des violations à répétition de la vie privée des internautes jusqu’à rapprocher cette société des fantasmes de George Orwell. Surtout, depuis l’entrée en vigueur le 26 octobre 2001 du liberticide Patriot Act, d’aucuns craignaient une main mise du gouvernement américain sur l’exceptionnelle base de donnée de Google... D’ailleurs, l’année dernière, l’administration Bush a tenté d’obtenir en vain l’historique de recherches de certains utilisateurs.
Plus rien n’est à redouter maintenant... enfin selon l’annonce faite par les dirigeants du moteur californien. Ainsi, à l’avenir, Google va anonymiser les données de connexions des utilisateurs de ses services dans un délai de 18 à 24 mois. En effet, depuis 1996, ces données (adresses IP, cookies, URL, logs, mots-clés etc...) étaient conservées indéfiniment et s’avéraient très utiles pour la publicité ciblée proposée aux annonceurs. « Après avoir parlé à des experts sur la vie privée en Europe et aux États-Unis, nous sommes fiers d'instaurer ces nouvelles mesures afin de protéger davantage la vie privée de nos utilisateurs. Nous croyons avoir trouvé le parfait équilibre entre améliorer nos services pour vous, tout en étant plus transparents dans nos collectes de données » a déclaré Peter Fleischer, responsable européen des questions de confidentialité.
Toutefois, cet équilibre trouvé n’est pas attribuable au seul altruisme du moteur de recherche. Depuis, quelques temps déjà, la société de Mountain View faisait l’objet de nombreuses pressions au regard de son traitement de données personnels trop poussé et surtout trop long. C’est notamment la directive européenne n°2006/24/CE du 15 mars 2006 sur « la conservation des données générées ou traitées dans le cadre de la fourniture de services de communications électroniques accessibles au public ou de réseaux publics de communications » qui a sans aucun doute mis la puce à l’oreille de Google. En effet, aux termes de son article 6, cette directive dispose que « Les États membres veillent à ce que les catégories de données visées à l’article 5 soient conservées pour une durée minimale de six mois et maximale de deux ans à compter de la date de la communication ». L’objectif est en fait d’amener les pays membres de l’Union européenne à définir une durée maximale de conservation des données de connexion avant 2009. Pour une fois, la France a fait preuve d’assiduité face à ce souhait européen et la question de la conservation des données de connexion est traitée par le décret n°2006-358 du 24 mars 2006 qui prévoit une durée variable selon les hypothèses mais ne pouvant toutefois dépasser 1 an. Face à ces évolutions législatives sur le vieux continent, Google a donc pris les devant pour éviter encore des démêlés judiciaires supplémentaires à ceux que connaît sa plateforme YouTube.
En définitive, si l’on ne peut que féliciter Google d’avoir fait enfin un geste pour la vie privée des internautes, il ne faut cependant pas oublier que cette décision n’est qu’une mise en conformité avec les textes européens en la matière... Respecter la loi serait presque considéré comme un exploit de la société Google selon certains...

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