Ainsi et comme le souligne Reporters sans frontières, il ne sera plus possible pour un individu de publier une vidéo sur laquelle des policiers commettent une bavure. D’ailleurs, selon un curieux hasard du calendrier, la validation de cette loi par le Conseil constitutionnel est tombé le 3 mars, jour du 16e anniversaire de la bavure des policiers de Los Angeles sur Rodney King qui fut filmée par un certain Georges Holliday... suivie des fameuses émeutes de Los Angeles. Dans tous les cas, cette loi française destinée à contrer le happy slapping aura peut-être aussi pour conséquence de contrer les preuves des bavures policières. Enfin, cette nouvelle législation exonère de toute interdictions les journalistes professionnels qui pourront toujours diffuser de telles images. Une distinction peut-être malvenue à l’heure où l’information n’est plus seulement une affaire de professionnels mais aussi de personnes isolées tels que les blogueurs.
Cette législation était-elle nécessaire ? Bien évidemment même si le droit français possédait déjà des ressources pour punir le happy slapping telles que la complicité, la non-assistance à personne en danger, le droit à l’image, la vie privée etc... En fait, ce n’est pas dans son objectif mais dans sa formulation large que cette loi inquiète. Toute la question sera alors de savoir si les juges appliqueront ces dispositions à la lettre – hypothèse la plus probable en matière de droit pénal – ou ajouteront un soupçon d’interprétation en se fondant sur la motivation première du législateur qui était de punir cette nouvelle forme de délinquance...
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