lundi 2 avril 2007

L’ICANN rejette encore une fois le <.xxx> !

Vendredi dernier, l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) a rejeté pour la troisième fois une proposition de création de l’extension <.xxx> pour les noms de domaines choisis par les sites pour adultes. Cette proposition à l’origine de laquelle se trouvait la société ICM Registry LLC s’est vue refuser à 9 voix contre 5. Pourtant, le débat sur cette question a fait l’objet de nombreux arguments dont le principal était celui d’isoler les sites pour adultes et ainsi de protéger plus facilement les mineurs. En cela, les sites pornographiques craignaient néanmoins d’être confinés dans une sorte de « ghetto virtuel ». En outre, venaient s’ajouter les critiques de quelques groupes religieux qui redoutaient une banalisation du sexe sur le réseau.
Toutefois, malgré ces différents points de vue, il semble que l’argument qui a fait pencher la balance en faveur d’un refus de l’ICANN est le risque que cet organisme soit amené à terme à faire de la régulation de contenu. En effet, la création d’une extension en <.xxx> avait le désavantage d’être extrêmement dépendant du contenu des sites qui en ferait la demande. Ainsi, l’ICANN ne veut absolument pas se lancer sur ce terrain... un manque d’ambition ? Peut-être si l’on s’attarde sur la déclaration de l’un des membres de cet organisme qui critiques la faiblesse de l’ICANN et surtout... sa dépendance vis-à-vis de l’opinion des gouvernements. Cela relance bien évidemment le débat sur la neutralité de la procédure d’attribution des noms de domaine... Pour sa part, la société ICM Registry LLC ne souhaite pas en rester là. Stuart Lawley, son PDG a en effet fait part de sa déception et surtout de son intention de se lancer dans une procédure judiciaire.
Décidemment, les sites pour adultes sur internet nourrissent le débat à tous les niveaux. Néanmoins, au-delà des difficultés liées à des considérations morales, la réelle question que pose ce type de proposition est le risque de cloisonnement des noms de domaines. Si il est vrai que les <.gov>, <.edu> ou <.museum> réalisent déjà une telle segmentation du Web, ils restent néanmoins très spécifique à un secteur plutôt fermé. Malgré la spécificité de son objet, la pornographie est une industrie comptant nombre d’acteurs et s’apparente à une activité classique du web... du moins en volume. Lui attribuer une extension spéciale n’est absolument pas nécessaire et préjugerait trop de sa nature et de son contenu. Il existe en effet des nuances entre des sites allant de la pornographie la plus hard à l’érotisme le moins choquant... Et puis, qui dit qu’après le <.xxx>, il n’y aurait pas le <.game> pour les jeux, le <.news> pour les journaux, le <.blog> pour les particuliers etc... Un univers bien compartimenté au regard de la culture de l’ouverture prônée par les adeptes du cyberespace...

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