mercredi 30 mai 2007

MySpace : un outil de lutte contre la délinquance sexuelle !

La semaine dernière, les procureurs généraux américains de 8 Etats avaient enjoint au site communautaire MySpace de leur transmettre le nombre de délinquants sexuels utilisant ses services ainsi que leur identité et leurs coordonnées. Face à cette curiosité des autorités judiciaires, MySpace opposa les dispositions du « Electronic Communications Privacy Act » (ECPA) du 21 octobre 1986 qui protége la vie privée des individus principalement face aux autorités mais aussi face à ceux qui ont accès à des données privées tels que les fournisseurs de service sur internet. Néanmoins, le site communautaire n’a finalement pas résisté à la pression imposée par certains des Etats et notamment l’Illinois et le Connecticut. Ainsi, les dirigeants de MySpace ont décidé de fournir aux autorités les noms et prénoms des délinquants sexuels qu’ils ont identifiés et exclus de leur réseau communautaire. En effet, grâce à un partenariat avec la Sentinel Tech Holding Corp., société spécialisée dans la vérification de l’identité des internautes, MySpace a construit une gigantesque base de données sur les délinquants sexuels américains. Le site communautaire aurait ainsi détecté 7000 profils dangereux sur les 180 millions d’utilisateurs. Il n’est alors absolument pas étonnant que les autorités s’intéressent de près à cette base de données unique en son genre.
Toutefois, le résultat des informations fournies par MySpace dépasse les espérances des autorités judiciaires qui s’avouent d’ailleurs choquées du nombre de délinquants sexuels rodant sur ce site. A titre d’exemple, Lisa Madigan, procureur générale de l’Illinois, a pu obtenir, selon les estimations les plus modérées, 600 noms de délinquants sexuels dont certains sont actuellement en détention et d’autres libérés sur parole. Dès lors, les bureaux du procureur comptent bien utiliser ces informations que ce soit pour traquer les délinquants encore non appréhendés ou pour vérifier la bonne exécution des conditions de la libération des autres.
MySpace devient ainsi une arme miracle dans la lutte contre la délinquance sexuelle même si Lisa Madigan a récemment déclaré : « Cela m’affecte beaucoup de savoir que des délinquants sexuels utilisent internet comme un moyen pour trouver leur prochaines victimes » avant d’ajouter « La plupart des enfants vont sur MySpace car c’est un moyen pour eux de rencontrer d’autres enfants [...] Seulement, ils ne se doutent pas qu’il y a une face sombre et dangereuse de l’internet ». Ce qu’il faudrait rajouter c’est que la liste fournie par MySpace n’est que la face immergée d’un iceberg. En effet, seuls les délinquants sexuels qui laissent leur vrai nom ont été identifiés. Il ne serait en effet pas décent d’attendre plus d’un seul site internet qui d’ailleurs est l’un de ceux qui coopèrent le plus activement pour la sécurité des réseaux. Pourtant, parallèlement à ces efforts, les représentants de l’Etat de la Caroline du Nord souhaitent restreindre l’accès aux sites communautaires avec notamment l’obligation d’obtenir l’autorisation des parents pour qu’un mineur crée un profil... A croire que lorsque l’on commence à coopérer avec les autorités, il ne faut pas s’attendre automatiquement à plus de clémence... Dans tous les cas, voici des bases de données supplémentaires sur les internautes et ce sans aborder la question des garde-fous en matière de vie privée. La sécurité a ses raisons que la raison ignore...

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