
Pourtant, cette expérience n’a, semble-t-il, absolument pas été convaincante. Parmi les communes ayant été désignées pour le test électronique, Issy-les-Moulineaux a connu un encombrement sans précédent de ses bureaux de vote. Des files allant de ¾ d’heure à 1 heure et demi d’attente seraient à mettre au crédit des machines électroniques. A Reims des problèmes de branchement ont retardé l’ouverture du bureau de vote. Tout ceci sans compter la grogne des inscrits concernés et surtout leur méfiance vis-à-vis de la fiabilité des machines. D’ailleurs, Philippe de Villiers, candidat à l’élection présidentielle pour le MPF, a dénoncé cette « machine à tricher » qu’il a du utiliser dans son fief vendéen.
Ce mouvement de contestation s’était développé avant même l’utilisation du vote électronique. Ainsi, la semaine dernière, une pétition lancée sur internet a recueilli plus de 73000 signatures pour le maintien du vote papier. Par ailleurs, vendredi dernier, le TGI de Paris, saisi en référé a ordonné à une conseillère régionale PS de cesser de distribuer des tracts contre le vote électronique. Plus tôt dans la semaine, c’est le tribunal administratif de Versailles qui avait estimé que la non-conformité de certaines machines aux prescriptions du code électoral n’était pas un motif suffisant pour interdire l’usage du vote électronique dans cette élection présidentielle. Néanmoins, les opposants aux machines à voter compte bien faire un recours devant le Conseil d’Etat.
Depuis hier, toutes ces critiques n’ont fait qu’amplifier parmi les électeurs, les élus et les municipalités. Ainsi, la ville de Saint-Malo vient d’annoncer qu’elle abandonnerait le vote électronique pour le second tour. Mais le plus important est cette saisine du Conseil constitutionnel par Daniel Guérin, conseiller régional MRC d’Ile-de-France, annoncée hier soir, contre les dysfonctionnements de l’élection présidentielle corrélatifs à l’usage des machines électroniques. Selon lui, les ennuis causés par ces technologies sont à l’origine d’une violation du droit de vote des électeurs.
Décidemment, la République française n’est pas prête de composer avec l’électronique pour l’exercice des droits civiques de ses citoyens. Il convient de souligner que ce scandale est à mettre au crédit des machines électroniques et non du vote électronique stricto sensu via internet. Toutefois, si ces machines font l’objet de tant de craintes et de critiques, l’internet semble alors loin de pouvoir faire l’unanimité au sein d’électeurs peu confiants dans le progrès...
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