mercredi 25 avril 2007

La Floride, bastion de la lutte contre la cybercriminalité !

L’évènement est assez rare pour le signaler. Jusqu’à aujourd’hui, l’on connaissait en France, la journée anti-tabac ou la journée de la femme... La Floride innove : la semaine anti-cybercriminalité, traduction non littérale de « Cybercrime Awareness Week ». A l’initiative du procureur général de cet Etat, Bill McCollum et du gouverneur Charlie Crist cet évènement aura lieu chaque année pendant la troisième semaine d’avril. Au menu de cette semaine de prise de conscience du phénomène de la cybercriminalité, des conférences, des formations et tout un tas d’activités censées éclairer le citoyen face aux dangers situés au bout de sa connexion. « La criminalité informatique est une acticité nouvelle, très sophistiquée et en rapide croissance en Floride et menace particulièrement nos enfants » a déclaré McCollum. En effet, selon une étude du « National Center for Missing and Exploited Children », 77 millions d’enfants utilisent internet quotidiennement et un septième des enfants américains âgés de 10 à 17 ans connaissent des sollicitations sexuelles en ligne. Dans ce tableau inquiétant, la Floride est classée en 4e position en volume de pornographie infantile via les réseaux... Toutefois, si le thème pour cette première semaine anti-cybercriminalité est la pornographie infantile sur internet, le procureur McCollum a rappelé aux habitants de Floride que la cybercriminalité couvre bien plus que cela. En effet, l’innovation des criminelles de l’internet ne cesse de grandir et d’autres domaines s’avèrent inquiétants comme la fraude, le vol d’identité et surtout... la délinquance vis-à-vis du troisième âge.
Néanmoins, la protection de l’enfance semble être devenu un des sujets de préoccupation les plus importants des Etats-Unis avec les représentants de l’Etat de Floride comme plus fervents défenseurs. En effet, ces derniers ont été à l’initiative d’une proposition de loi dénommée « CyberCrimes Against Children Act of 2007 » qui crée une vingtaine de délits nouveaux contre la pédophilie en ligne. Pour exemple, ce texte créerait un délit spécifique punissant tout individu qui rencontre un mineur sur internet et lui fixe un rendez-vous physique dans l’objectif d’abuser sexuellement de celui-ci. Cette nouvelle incrimination n’est d’ailleurs pas sans rappeler le nouveau délit créé par la loi du française du 5 mars 2007 sur la prévention de la délinquance dans un article 227-22-1 du Code pénal : « Le fait pour un majeur de faire des propositions sexuelles à un mineur de quinze ans ou à une personne se présentant comme telle en utilisant un moyen de communication électronique est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30000 euros d’amende. Ces peines sont portées à cinq ans d’emprisonnement et 75000 euros d’amende lorsque les propositions ont été suivies d’une rencontre ». Toutefois, les Etats-Unis et surtout la Floride ne comptent pas s’arrêter à un seul alourdissement de leur dispositif pénal. Ainsi, McCollum, procureur général de Floride, est aujourd’hui fier du travail effectué sur le terrain par la « Child Predator CyberCrime Unit » qui regroupe 6 membres travaillant exclusivement sur le problème de pédophilie en ligne. En moins de deux ans, cette unité a permis l’arrestation de 40 individus qui se sont vus reprocher d’être à l’origine de la création, de la détention et de la distribution de vidéos pédophiles ou qui ont sollicité sexuellement des mineurs via internet. Dès lors, le mot d’ordre du « Sunshine State » est répression mais aussi efficacité.
En définitive, il est intéressant de voir qu’Outre-atlantique, le parquet et divers magistrats s’investissent pour des causes justes. En France, très rares sont ceux qui mènent une action si importante et efficace notamment en matière de nouvelles technologies. Pourtant, la police et le législateur français auraient bien besoin de l’aide de leurs magistrats – souvent d’expérience – pour lutter au jour le jour contre les nouvelles formes de criminalité...

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