mercredi 18 avril 2007

Microsoft dénonce une violation des lois antitrust par Google et DoubleClick !

Jamais l’expression « se moquer du monde » n’a eu autant de signification ! Suite à l’annonce – très médiatisée –, vendredi dernier, du rachat de DoubleClick, géant de la publicité sur internet, par Google, des voix se sont élevées face à cette fusion. Au premier rang de celles-ci se trouve Microsoft qui convoitait depuis de longue date DoubleClick pour enfin peser face à Google en matière de publicité ciblée. En effet, cette régie publicitaire est un acteur prépondérant au sein des régies publicitaires qui embauche plus de 1000 salariés dans 17 pays au monde. Ainsi, ce pieds de nez de Google qui a effectué la plus haute transaction de son histoire avec 3,1 milliards de dollars déboursés, est difficile à digérer pour la firme de Redmond. Après une telle défaite sur le terrain des affaires, Microsoft n’avait plus qu’une solution : se lancer sur le terrain judiciaire.
Bradford Smith, directeur juridique de Microsoft, a lancé un appel à la Federal Trade Commission (FTC) et au « Department of Justice » afin qu’ils interviennent dans ce deal. Selon lui, « Ce projet d’acquisition risque d’être extrêmement problématique au regard des lois sur la concurrence et de celles relatives à la vie privée en ce que le duo formé par Google et DoubleClick mène à un contrôle sans précédent de la publicité en ligne et à une concentration gigantesque de données relatives aux habitudes des consommateurs sur internet ». Pour sa part, Eric Schmidt, PDG de Google a démenti ces propos en ces termes : « Nous avons beaucoup étudié la question et cette plainte n’est absolument pas fondée ». Suite à cette déclaration, AT&T, géant américain des télécoms, s’est rallié à la cause de Microsoft. James Cicconi, son vice-président, a déclaré qu’« il est souhaitable que les autorités de régulation et de contrôle des concentrations se penchent sérieusement sur cet accord et sur ses implications ».
Il est particulièrement agaçant de voir AT&T, qui a bénéficié d’un monopole sur les télécommunications américaines pendant plus d’un demi siècle, et Microsoft, une des sociétés les plus poursuivies sur le fondement des lois antitrust, s’inquiéter du degré de concurrence sur le marché de la publicité en ligne. Mais les affaires sont les affaires et mieux vaut le ridicule que d’abandonner la lutte pour l’un des marchés les plus porteurs de la nouvelle économie. D’ailleurs, les dirigeants de Google ont eux aussi, il y a peu, attaqué Microsoft sur ce terrain là. En effet, l’année dernière, ils se sont plaints que le navigateur Internet Explorer proposait aux internautes le moteur de recherche MSN Live Search par défaut. Toutefois, les instances chargées du contrôle de la concurrence ont rejeté cette plainte.
Dans cette nouvelle affaire, la FTC ou le Department of Justice – qui partagent des compétences complémentaires en matière de lutte contre les concentrations – devront déterminer le marché exact sur lequel Google et DoubleClick évoluent. Pour Andrew I. Gavil, professeur à l’Université de Howard située à Washington, il est très probable que l’examen de la question démontre que les deux sociétés ne sont pas sur un marché identique mais sur des marchés complémentaires. Dès lors, tout le problème sera de mesurer le degré de difficulté dans la pénétration de ces marchés par un nouvel entrant. Au sein de Google, David Drummond, vice-président du développement chez Google, se dit confiant dans une approbation rapide des autorités de régulation de la concurrence.
Au final, cette affaire décrédibilise une nouvelle fois Microsoft qui se place en protecteur de l’ordre public et du respect des lois depuis que Google lui fait de l’ombre. Le mois dernier, ce fut sur le terrain du respect des droits d’auteur que la firme de Seattle a critiqué le moteur de recherche. Toutes ces entreprises de déstabilisations juridiques sont sans doute révélatrices d’une crainte de plus en plus profonde face à l’ascension de Google. Pourtant, Microsoft doit reconnaître un bienfait de cette hégémonie : il semble que Google lui a subtilisé la place d’ennemi juridique n°1...

1 commentaire:

christian a dit…

Google peut dormir sereinement.
La régie de publicité en ligne de Yahoo! a pour nom Panama et Yahoo Search Marketing.
La régie de publicité en ligne de Microsoft a pour nom Microsoft Digital Advertising Solutions.
La notion de monopole ne pourra donc pas être retenue. La désinformation est surtout dirigée vers le grand public à ce stade. L'objectif est de ternir l'image de Google. Les propos de Bradford Smith -Microsoft- et de James Cicconi -AT&T- sont diffamatoires envers tous les acteurs de la transaction.
Le dictionnaire Le Petit Robert définit diffamation d'un adersaire, d'un ennemi. Extorsion sous menace de diffamation : chantage.
En l'état: si vous ne me vendez pas DoubleClick aux environs immédiats de $2Billion alors je fais feu de tout bois!
Sous cet angle de vue les fonds vendeurs Hellman & Friedman, JMI Management et les banques d'affaires comme la Morgan Stanley sont en droit de réagir.